Côlon


Le côlon est décrit comme ayant quatre parties - ascendante, transverse, descendante et sigmoïde - qui se succèdent et dessinent une arcade ou « cadre colique ». Le côlon se trouve d'abord à droite de l'intestin grêle puis, successivement, au-dessus, en avant, à gauche et Finalement en dessous de lui.

Le côlon ascendant est la deuxième partie du gros intestin. Il monte dans la partie droite de la cavité abdominale, du caecum jusqu'au lobe droit du foie puis il se coude vers la gauche au niveau de l'angle colique droit (courbure ou angle hépatique). Plus étroit que le caecum, le côlon ascendant occupe une position rétropéritonéale, sur le côté droit de la paroi abdominale postérieure. Il est revêtu de péritoine sur ses faces antérieure, latérale et médiale ; toutefois, chez environ 25 % des individus, il possède un court méso. Le côlon ascendant est séparé de la paroi abdominale antéro-latérale par le grand omentum (grand épiploon). Un sillon vertical, profond, bordé par le péritoine pariétal, la gouttière paracolique droite, se trouve entre la paroi latérale du côlon ascendant et la paroi abdominale adjacente.

Les artères du côlon ascendant et de l'angle colique droit (angle hépatique) sont des branches de l'AMS ; ce sont les artères iléo-colique (colique droite inférieure ou iléo-caeco-appendiculaire) et colique droite (colique droite supérieure). En général, ces artères s'anastomosent entre elles et avec la branche droite de l'artère colique moyenne, la première d'une série d'arcades anastomotiques continuées par les artères coliques gauches et sigmoïdiennes pour former un chenal artériel continu, l'artère marginale (artère juxtacolique), qui court parallèlement, sur toute la longueur du côlon, près de son bord mésentérique.

Le drainage veineux du côlon ascendant est assuré par les veines iléo-colique (colique droite inférieure ou iléo-caeco-appendiculaire) et colique droite (colique droite supérieure), tributaires de la VMS. Les vaisseaux lymphatiques aboutissent successivement dans les nœuds lymphatiques épicoliques et paracoliques, à côté des nœuds iléo-coliques, coliques droits intermédiaires et, de là, dans les nœuds mésentériques supérieurs. Les nerfs du côlon ascendant sont issus du plexus nerveux mésentérique supérieur.

Le côlon transverse (environ 45 cm de longueur) est la troisième partie, la plus longue et la plus mobile du gros intestin. Il traverse l'abdomen de l'angle colique droit (angle hépatique) à l'angle colique gauche (angle splénique) où il se coude vers le bas pour se prolonger par le côlon descendant. L'angle colique gauche (courbure ou angle splénique du côlon) est généralement plus haut situé, plus aigu et moins mobile que l'angle colique droit (angle hépatique). Il occupe l'avant de la partie inférieure du rein gauche et est fixé au diaphragme par le ligament phrénico-colique (ligament phréno-colique gauche). Le méso du côlon transverse, le mésocôlon transverse, descend souvent plus bas que le niveau des crêtes iliaques ; il adhère ou est fusionné à la paroi postérieure de la bourse omentale (cavité du grand épiploon). La racine du mésocôlon transverse longe le bord inférieur du pancréas et entre postérieurement en continuité avec le péritoine pariétal. Suspendu à son méso et librement mobilisable, le côlon transverse descend d'habitude jusqu'à l'ombilic (vertèbre L3) ; sa position peut cependant varier, notamment chez les personnes minces et de grande taille où il peut plonger jusque dans le bassin.

L'irrigation artérielle du côlon transverse est principalement sous la dépendance de l'artère colique moyenne, une branche de l'AMS ; toutefois, les artères coliques droite et gauche peuvent également participer à cette irrigation via des anastomoses, faisant partie des arcades anastomotiques qui sont à l'origine del'artère marginale (artère juxtacolique). Le drainage veineux du côlon transverse est tributaire de la VMS. Le drainage lymphatique du côlon transverse aboutit aux nœuds lymphatiques coliques moyens (ganglions du côlon transverse) qui, à leur tour, sont drainés vers les nœuds lymphatiques mésentériques supérieurs.

Les nerfs du côlon transverse sont principalement issus du plexus nerveux mésentérique supérieur et accompagnent les artères coliques droite et moyenne. Ces nerfs contiennent des fibres sympathiques et parasympathiques (vagales) et les afférences viscérales.

Le côlon descendant occupe secondairement une position rétropéritonéale, depuis l'angle colique gauche (angle splénique) jusqu'à la fosse iliaque gauche, où il se prolonge par le côlon sigmoïde. Le péritoine revêt ses faces antérieure, médiale et latérale et le fixe sur la paroi abdominale postérieure. Bien qu'il soit rétropéritonéal, le côlon descendant présente un court méso qui s'observe surtout dans la fosse iliaque, chez environ 33 % des individus ; toutefois, ce méso n'est cependant pas suffisamment long pour permettre un volvulus du côlon. Le côlon descendant entre en rapport avec le bord latéral du rein gauche et, en avant, il est séparé de la paroi abdominale antérolatérale par les anses de l'intestin grêle (note du traducteur). Comme pour le côlon ascendant, le côlon descendant a une gouttière paracolique (gauche) le long de son bord latéral.

Le côlon sigmoïde caractérisé par sa courbure en forme de « S », de longueur variable (environ 40 cm) réunit le côlon descendant au rectum. Le côlon sigmoïde s'étend de la fosse iliaque gauche jusqu'au niveau de la 3e vertèbre sacrale où il s'unit au rectum. Située à 15 cm environ de l'anus, Injonction recto-sigmoïdienne correspond à la fin des bandelettes musculaires (ténias du côlon). La présence d'un méso, généralement assez long, confère au côlon sigmoïde une liberté considérable de mouvement, surtout dans sa partie moyenne. La racine du mésocôlon sigmoïde est conformée en « V » inversé ; elle s'étend d'abord vers le haut et médialement en suivant les vaisseaux iliaques externes puis elle s'infléchit en bas et médialement, depuis la bifurcation des vaisseaux iliaques communs jusqu'à la face antérieure du sacrum. L'apex de la racine du mésocôlon sigmoïde est en rapport dans le plan rétropéritonéal avec Yuretère gauche et la bifurcation de l'artère iliaque commune gauche. Des appendices épiploïques très développés sont présents sur le côlon sigmoïde, mais ils disparaissent là où le mésocôlon sigmoïde se termine. Les ténias du côlon s'estompent eux aussi à mesure que la musculature longitudinale s'étale pour former une couche continue autour du rectum.

L'irrigation des côlons descendant et sigmoïde est assurée par les artères colique gauche (colique gauche supérieure) et sigmoïdiennes (colique gauche inférieure), branches de l'artère mésentérique inférieure. Par conséquent, à peu près au niveau de l'angle colique gauche, une seconde transition se produit dans la vascularisation de la partie abdominale du tractus digestif : l'AMS se distribue à la partie proximale par rapport à l'angle colique gauche (intestin moyen embryonnaire) et l'artère mésentérique inférieure fournit le sang à la partie distale par rapport à cet angle (intestin embryonnaire postérieur). Les artères sigmoïdiennes descendent obliquement vers la gauche et se divisent en branches ascendantes et descendantes. La branche la plus élevée de l'artère sigmoïdienne supérieure s'anastomose avec la branche descendante de l'artère colique gauche, formant ainsi une partie del'artère marginale du côlon. Le sang veineux des côlons descendant et sigmoïde est acheminé par la veine mésentérique inférieure vers la veine splénique puis vers le foie par la veine porte.

Les collecteurs lymphatiques des côlons descendant et sigmoïde transportent la lymphe vers les nœuds épicoliques et paracoliques puis vers les nœuds coliques intermédiaires, disséminés le long de l'artère colique gauche. De là, la lymphe passe dans les nœuds lymphatiques mésentériques inférieurs, échelonnés le long de l'artère homonyme. Toutefois, la lymphe en provenance de l'angle colique gauche (angle splénique) peut aussi rejoindre les nœuds mésentériques supérieurs.

Les fibres sympathiques et parasympathiques des côlons proximaux à l'angle colique gauche cheminent ensemble dans les plexus de l'aorte abdominale via ceux qui entourent les branches artérielles de la partie abdominale du tractus digestif ; toutefois, au-delà de l'angle colique, elles suivent des chemins séparés. Les nerfs sympathiques pour les côlons descendant et sigmoïde proviennent de la partie lombaire du tronc sympathique via les nerfs splanchniques (abdominopelviens), du plexus mésentérique supérieur et des plexus périartériels qui suivent l'artère mésentérique inférieure et ses branches. L'innervation parasympathique est assurée par les nerfs splanchniques pelviens, via le plexus et les nerfs du plexus hypogastrique inférieur (pelvien) qui remontent rétropéritonéalement des plexus indépendamment des artères destinées à cette partie du tube digestif. En direction de la bouche jusqu'au milieu du côlon sigmoïde, les fibres afférentes viscérales, qui véhiculent les sensations de la douleur, suivent un trajet rétrograde, rétropéritonéal, avec les fibres sympathiques, jusqu'aux ganglions sensitifs de la moelle épinière thoraco-lombaire, alors que celles destinées à l'information réflexe cheminent avec les fibres parasympathiques jusqu'aux ganglions sensitifs vagaux. Du côté distal, à partir du côlon sigmoïde toutes les fibres afférentes viscérales circulent, de manière rétrograde, jusqu'aux ganglions sensitifs des nerfs spinaux S2 à S4.